Frédéric Cahay (Belgique) : « On essuie un peu les plâtres pour tout le monde »

Catégorie : Pratiques

Frédéric Cahay est le groundsman du centre d’entraînement de l’équipe nationale de Belgique, situé à Tubize en Wallonie. Soumis aux restrictions concernant l’utilisation de produits phytosanitaires, il raconte son quotidien et son regard sur la filière belge à la RTBF.

Frédéric Cahay est le Head Groudnsman du centre d'entraînement de la sélection belge à Tubize.
Frédéric Cahay est le Head Groudnsman du centre d’entraînement de la sélection belge à Tubize. © Sebastien Cools

Tubize accueille le camp de base de la sélection belge, le Belgian Football Center, depuis 2016. Il est composé de 5 terrains en herbe, 2 terrains synthétiques et un terrain indoor. Frédéric Cahay en est le Head Groundsman depuis plus de 6 ans. Parmi ses nombreuses missions, on retrouve la planification de l’entretien, de l’agronomie, de la gestion eco-friendly et la formation de son équipe aux nouvelles techniques. En parallèle, il s’occupe des terrains du Standard de Liège. Présent en 

Le défi Zéro Phyto

Situé en Wallonie, le Belgian Football Center de Tubize est lui aussi soumis à l’interdiction de produits phytosanitaires. Une législation qui complique sérieusement la tâche du groundsman, mais qui entre en adéquation avec ses valeurs. « Une gestion eco-friendly a été imposée en 2018. Pour le monde du football, c’est jouable, on y arrive, surtout dans des centres d’entraînement comme ici, qui sont complètement ouverts. Dans le monde du golf, cette législation est plus compliquée à gérer », indique à la RTBF le Head Groundsman qui a également travaillé dans le monde du golf pendant plus de 20 ans. Déjà en 2019, lors de la Green Golf Convention, il nous faisait part des difficultés auxquelles les greenkeepers wallons font face depuis l’interdiction des produits phytosanitaires

La Wallonie, première région européenne à être touchée par cette interdiction, fait office de laboratoire et focalise tous les regards européens. « On prend beaucoup de renseignements à l’étranger et on fait des tests parfois un peu empiriques pour valider certaines nouvelles technologies. Comme on est le seul “pays” au monde à avoir cette restriction, nous sommes vraiment les pionniers, donc on essuie un peu les plâtres pour tout le monde », précise-t-il auprès du média belge, tout en affirmant n’avoir recours à aucun pesticide sur le centre.

 

Une filière en évolution en Belgique

« Par rapport à il y a 20 ans, c’est le jour et le nuit, reconnaît-il. Les clubs se rendent compte qu’ils ont sous la main des techniciens parfois de très haut niveau. » Le monde du football belge commence, d’après lui, à prendre conscience de l’importance d’avoir des pelouses de qualité. Une plus grande reconnaissance qui induit un plus grand respect du métier et de l’avis des groundsmen, notamment auprès des staffs techniques. Leurs relations s’améliorent. « Ils savent bien que s’ils ne respectent pas le terrain, il ne sera pas dans des conditions optimales. Il commence à y avoir du dialogue », reconnaît le groundsman.

Mais si la profession commence à être reconnue et fait de très gros progrès, elle reste tout de même derrière les gros championnats, notamment en termes de moyens. «La Belgique est en train de rattraper son retard technique, mais il n’y a rien à faire, les gros championnats dépensent 10 à 15 fois plus pour leurs terrains que ce que l’ont fait en Belgique », ajoute-t-il. Les grands championnats, plus attractifs, perçoivent plus de revenus grâce aux droits TV.

Corentin RICHARD

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