Eredivisie : Un passage à l’hybride qui fait du bien au PEC Zwolle

Catégorie : Pratiques

Le club néerlandais du PEC Zwolle a connu une nette amélioration au niveau de la qualité de son terrain en repassant du gazon synthétique à une pelouse hybride. Son groundsman Alfred Meiberg détaille l’entretien de sa pelouse.

Ces dernières années, le club du PEC Zwolle a connu une progression importante dans le classement des pelouses de l’Eredivisie, championnat néerlandais. La principale raison de cette évolution réside dans le retour au gazon naturel au détriment d’une pelouse synthétique. Et si Zwolle a évolué durant 13 années sur une surface artificielle, Alfred Meiberg, son groundsman depuis désormais 23 ans est formel : « La plus haute ligue néerlandaise ne devrait se jouer que sur des surfaces avec du gazon naturel », déclare-t-il dans une interview accordée à Sportsfield. C’est ce vers quoi tend l’Eredivisie : les surfaces artificielles ne seront plus autorisées dès la saison 2025-2026. « Je comprends très bien pourquoi certains clubs professionnels ont opté par le passé pour du gazon synthétique dans les stades. Cependant, si l’on revient sur les 13 années pendant lesquelles le PEC Zwolle a joué sur gazon synthétique, ce qui me frappe vraiment, c’est le temps et l’énergie consacrés à nous défendre contre les critiques, la peur et les préjugés concernant les blessures », a-t-il ajouté.

 

Pensionnaire de deuxième division la saison passée et désormais dans l’élite, la pelouse du PEC Zwolle se classait deuxième parmi les 20 pelouses de seconde division la saison passée avec une note de 4,42 sur 5. Avec cette même note, elle se serait classée deuxième au classement des pelouses d’Eredivisie. Le promu peut donc logiquement ambitionner d’être dans le haut du classement de l’élite néerlandaise.

Initialement, le gazon synthétique a été remplacé par un gazon naturel importé d’Allemagne. Mais ce dernier a eu du mal à s’implanter avant le début de la saison 2020-2021, notamment en raison de la décision tardive de repasser à une pelouse naturelle. « Nous avions une couche supérieure de 16 cm très bien préparée qui contenait une grande partie de sol de tourbe forestière acide pour stimuler l’absorption des nutriments. Comme la décision a été prise tardivement, l’ensemencement n’était pas envisageable. De ce fait, le gazon composé à 70 % de pâturin des prés, 25 % de Ray-grass et 5 % de fétuque rouge a rapidement été évalué », complète-t-il.

 

La pelouse synthétique du MAC³PARK stadium a été retirée durant l’été 2020.

Des outils de pointe à l’utilisation raisonnée

Le club a alors profité de la trêve hivernale pour installer une technologie hybride stitchée SIS Pitches. Cette dernière nécessite un scalpage annuel réalisé avec beaucoup de délicatesse, au risque de gratter trop profondément et d’abîmer les fibres. Elle bénéficie également de la régulation thermique, mais là encore, il faut se montrer prudent selon le groundsman. « La différence avec la température ambiante ne doit jamais dépasser 8°C afin d’éviter que l’herbe ne se dessèche », précise-t-il. Pour un chauffage efficace et raisonné, la régulation thermique n’est pas homogène sur l’ensemble du terrain. En effet, notamment en fonction des ombres portées, toutes les zones du terrain n’ont pas forcément besoin d’être chauffées.

Le PEC Zwolle s’est également équipé des deux rampes de luminothérapie Rhenac Sports LED qui permettent de reproduire la lumière infrarouge et ultraviolette. L’infrarouge permet d’accélérer la germination et la croissance de la biomasse tandis que l’ultraviolet stimule la croissance des racines et des feuilles. Encore une fois, bien qu’il ait à sa disposition des équipements de pointe, Alfred Meiberg se veut raisonnable. « En hiver, on constate souvent que la luminothérapie fonctionne jour et nuit et plusieurs jours de suite. Nous savons tous que l’herbe a aussi besoin de repos et nous voulons le moins de stress possible sur le terrain », précise-t-il.

Outre l’utilisation de ces outils de compléments, la pelouse bénéficie également d’apports nutritifs. « Sur une saison entière, nous utilisons environ 200 kg d’azote pur pour limiter le développement du pâturin des prés. Nous donnons également au terrain un engrais foliaire et un stimulant une fois par mois. En hiver, nous y ajoutons un peu de potassium. Cela renforce la paroi cellulaire de la plante, stimule la photosynthèse et favorise l’absorption et le transport de l’eau au sein de la graminée », explique-t-il. Tous ces facteurs feront-ils de la pelouse du PEC Zwolle la plus belle d’Eredivisie ? Qu’importe pour Alfred Meiberg, qui préfère voir l’équipe bien se classer en championnat.

Corentin RICHARD

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