Suisse : Vers une interdiction des terrains synthétiques ?
Publié le 24 novembre 2025 à 07h00
Catégorie : Actualités
La Swiss Football League (SFL) étudie l’idée d’interdire les terrains synthétiques pour le football professionnel en Suisse.
La Suisse va-t-elle imiter les Pays-Bas en interdisant les pelouses synthétiques pour ses championnats professionnels ? C’est en tout cas à l’étude du côté de la Swiss Football League.
« Le Comité de la SFL élaborera l’année prochaine une nouvelle stratégie pour les années 2028 et suivantes. Cela concernera la Swiss Football League et ses clubs. De toutes parts, il est demandé à plusieurs reprises de renoncer à l’avenir à un gazon 100 % synthétique, dans une période de transition réaliste. Ou d’éventuellement soutenir financièrement les clubs disposant d’un gazon naturel, les coûts d’entretien étant élevés. En résumé, la SFL mènera une discussion sur la surface de jeu dans un avenir proche », a indiqué Claudius Schäfer, directeur de la SFL, dans les colonnes de 24 Heures.
L’utilisation des pelouses synthétiques a été autorisée au début des années 2000 en première et deuxième division suisses. Mais un retour en arrière est à l’étude. « Le risque de blessure à devoir passer systématiquement d’un synthétique à un revêtement naturel et inversement doit être pris en compte. Une SFL avec 100 % de terrains naturels, ce serait sans doute une bonne solution, solution plus homogène, c’est certain », ajoute Edmond Isoz, le prédécesseur à la tête de la SFL. Des propos qui font écho à la grande hétérogénéité des pelouses des championnats suisses, que nous expliquait Pierre-Yves Bovigny.
Pour rappel, 6 des 22 clubs de la SFL sont équipés d’un gazon synthétique dans leur stade : Young Boys, Lausanne, Thoune, Carouge, Xamax et Wil.
En outre, ce n’est pas le synthétique qui accentuerait le risque de blessures, mais plutôt l’alternance entre deux surfaces différentes. Une hypothèse possible pour Finn Mahler, chef de la cellule médicale du Servette FC, mais qui n’est pas (encore ?) appuyée par des données scientifiques. Le médecin du sport réfute toutefois le préjugé selon lequel les risques de blessures sont plus élevés sur les gazons synthétiques : « La méfiance dirigée contre les terrains synthétiques est sans doute un héritage historique des premières surfaces qui ont existé, si dures, dès les années 60. On n’en est plus là. Il y a deux études très sérieuses, une suédoise et une finlandaise dernièrement, qui démontrent qu’il n’y a pas plus de risque avec un gazon artificiel actuel. Scientifiquement, le risque d’un surplus de blessures n’est pas un argument », explique-t-il dans 24 Heures.
Avec ou sans synthétique, il faudra trancher pour la Swiss Football League. Une décision qui risque de changer le quotidien de plusieurs clubs professionnels.