[PUBLI-REDACTIONNEL] Harmonix Turf Defense : le premier fongicide de biocontrôle d’Envu

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ENVU démarre 2023 avec la sortie de Harmonix Turf Defense : le premier fongicide de biocontrôle homologué contenant un Bacillus amyloliquefaciens (souche QST713). Le produit vient renforcer la petite gamme existante du marché gazon qui se compose d’une souche de Trichoderma et d’une Streptomyces.

La souche QST713 contenue dans le nouveau produit était déjà connue pour son efficacité sur le marché agricole depuis plusieurs années.

Toutefois, le gazon possède la pénible particularité de la forte densité. Celle-ci nécessite des formulations adaptées permettant de couvrir un maximum de surface foliaire afin de garantir l’efficacité des produits de contact (c’est le cas de l’Harmonix Turf Defense).

La formulation spécifique du produit s’adapte ainsi aux spécificités du gazon avec une amélioration de la rétention et de l’étalement des gouttelettes pour une couverture optimisée. Pari réussi, un gain d’efficacité significatif est obtenu par rapport à la formulation agricole sur les 4 pathogènes testés : fusariose froide, rhizoctoniose, anthracnose et le Dollar Spot.

 

Figure 1: Image maladie Fusariose froide

Comme évoqué, l’Harmonix Turf Defense agit par contact. Une pulvérisation à 25 L/ha, c’est 25 milliards de spores ou bactéries viables qui s’installeront sur la surface foliaire et une pulvérisation de différents composés bioactifs (lipopeptides) produits lors de la fabrication du produit (fermentation) pour inhiber la germination des spores et limiter la croissance mycélienne.

 

Les lipopeptides : des molécules antifongiques aux actions synergiques

La souche QST713 du Bacillus amoliquefaciens est capable de produire des substances fongistatiques et fongitoxiques de la famille des lipopeptides : les iturines, agrastines et surfactines dotées de propriétés distinctes et complémentaires pour limiter la germination et la croissance des champignons pathogènes.

Remarque : Ces lipopeptides sont produits lors de la fabrication du produit. Ils sont ainsi présents dans la formulation ce qui permet d’assurer une efficacité directe du produit dès l’application.

Les iturines possèdent une action antifongique puissante. Leur fongitoxicité s’explique par leur action sur la perméabilité membranaire (perturbation osmotique) des cellules des champignons pathogènes. Elles inhibent ainsi la germination des spores et provoquent la rupture des membranes plasmiques.

Les surfactines agissent comme des biosurfactants (« agents mouillants biologiques ») capables de s’associer solidement dans les couches de lipides et par conséquent d’interférer avec l’intégrité des membranes plasmiques des champignons pathogènes. Elles rendent aussi la membrane perméable et vont jusqu’à une solubilisation complète de la double couche de lipides qui la constitue.

Les agrastines ont quant à elles ont une action fongitoxique sur le mycélium en croissance avec un mécanisme d’action toutefois moins étudié.

Ces lipopeptides agissent de manière synergique c’est-à-dire que l’efficacité du mélange de ces substances est plus élevée que celle de chacune d’entre-elles.

Induction d’une résistance systémique dans la plante

Les lipopeptides agissent comme « éliciteurs » et sont responsables de l’activation de plusieurs voies métaboliques au sein de la plante.

Ils déclenchent ainsi une cascade d’évènements menant à l’expression des réactions de défense chez la plante : on parle de résistance systémique induite.

La plante réagit en renforçant son système de défense naturel en réagissant comme si un pathogène s’était réellement développé. Si une attaque a réellement lieux, la plante est mieux préparée pour se défendre contre l’agresseur.

Entre autres, on observe au sein de la plante la production d’enzymes, des formes actives de l’oxygène (accumulation de radicaux libres toxiques) ou encore de phytohormones.

 

Formation d’un biofilm et colonisation de la rhizosphère

Bien que le mode d’application de l’Harmonix Turf Defense le caractérise comme un produit de contact avec une application foliaire, il parait très probable qu’une partie des spores pulvérisés se retrouvent au sol au fur et à mesure des applications.
Une fois dans la rhizosphère, ces micro-colonies de Bacillus s’attachent et s’agrègent autour des racines. Ces micro-colonies peuvent même être considérées comme un type de « biofilm » car elles évoluent et se comportent comme tel sur les racines et sur les particules de sol en formant plusieurs couches de cellules d’une épaisseur de 2-3 micromètres.

Ces biofilms constituent une barrière physique contre les pathogènes présents dans le sol.

Les individus des colonies de bactéries se déplacent dans le système racinaire pour trouver de nouvelles niches sources de nutriments. Ce mouvement, appelé « swarming » exige des flagelles et dépend fortement de la production de biosurfactants (surfactines, évoquées précédemment) qui agissent comme « agents mouillants » facilitant le déplacement des colonies. Ainsi, les lipopeptides et principalement les surfactines sont indispensables à la formation du biofilm et par conséquent à la bonne implantation des Bacillus.

 

Amélioration de la disponibilité en éléments nutritifs

Enfin, les Bacillus dont la souche QST713 de l’Harmonix Turf Defense assurent, lorsque ces derniers sont installés dans la rhizosphère, une meilleure disponibilité des nutriments pour les racines de la plante hôte et donc une possible réduction des applications d’engrais (notamment phosphore et fer).

Une efficacité préventive intéressante pour un biocontrôle

Efficacité du produit utilisé seul

Sous forte pression, l’efficacité de l’Harmonix Turf Defense varie entre 55 et 65% dans les essais suivants les pathogènes contre 80 à 100% d’efficacité avec les fongicides de synthèse. Il ne faut donc évidemment pas s’attendre à l’efficacité de ces derniers !

On observe un gain d’efficacité en passant d’applications à 2 semaines d’intervalle (50% d’efficacité) à des applications à 1 semaine d’intervalle (60% d’efficacité) sur fusariose froide.

De la même manière, des applications à 7 jours au lieu de 14 jours apportent un gain d’efficacité de 5% sur dollar spot, 4% sur rhizoctoniose et jusqu’à 19% sur anthracnose.

Figure 2: Image maladie Anthracnose

Pour les années à pression faible voire modérée, un programme basé uniquement sur l’Harmonix Turf Defense permettra d’obtenir une qualité suffisante en contenant suffisamment la maladie. Les années à pression sévère, il faudra probablement penser autrement pour maintenir une qualité suffisante et notamment à un programme associant biocontrôle et fongicides de synthèse tant que ces derniers sont encore disponibles.

Remarque : soulignons la performance pour un fongicide de biocontrôle allant jusqu’à 60% d’efficacité sur fusariose froide alors que les températures propices au développement de ce champignons sont souvent incompatibles avec le développement des microorganismes ! Dans ces conditions de températures, c’est très probablement les lipopeptides produits lors de la fabrication du produit qui sont à l’origine des résultats observés.

 

Efficacité du produit sur un programme en association avec des fongicides de synthèse

Dans un programme associant la souche à des fongicides de synthèse, l’efficacité globale atteint entre 75 et 90% d’efficacité soit l’ordre de grandeur des programmes 100% fongicides de synthèse, et limite le nombre total d’applications de ces derniers.

Pour maintenir une qualité suffisante des parcours lors des années à pression sévère, c’est probablement la solution la plus rationnelle.

L’intendant pourra alors intercaler des applications d’Harmonix Turf Defense entre des applications de fongicides de synthèse dont le nombre pourra alors être revu à la baisse. Il faut compter 15 à 21 jours au maximum entre 2 applications d’Harmonix Turf Defense ce qui permet d’espacer les applications de fongicides de 5 à 6 semaines au lieu de 3.

 

Romain GIRAUD,
Agronome et auteur de la Clinique du Gazon

 

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