Du football au rugby, une transition qui passe par les données pour Adam Witchell

Catégorie : Pratiques

Dans un entretien, Adam Witchell raconte comment il est passé de l’entretien des terrains de foot à celui du terrain des Harlequins, club de rugby anglais. Une transition marquée notamment par l’utilisation des données.

Pour certains gestionnaires de pelouses sportives, changer de sport peut quasiment signifier changer de métier. Si les principes agronomiques restent bien entendu les mêmes, les attentes en termes de jeu diffèrent. Pour Adam Witchell, la transition s’est faite récemment et l’utilisation des données a été primordiale.

Après de plusieurs années passées dans l’entretien des pelouses de football qui l’auront vu passer notamment au Forrest Green Rovers, club le plus écologique du monde, Adam Witchell se retrouve Head Groundsman des Harlequins, célèbre club de rugby londonien, en juillet 2022.

Dès son arrivée, il ne peut pas s’appuyer sur des données référentielles et décide de mettre en place une plateforme d’enregistrement de données GrasPro. « J’ai toujours été très axé sur les données. Si je n’ai pas les chiffres, je ne peux pas simplement regarder le terrain et le travailler. Sans les chiffres, cela ne reste qu’un avis », argumente-t-il.

Très vite, l’utilisation de la data lui est bénéfique. Les niveaux d’humidité et d’eau sont enregistrés et lui permettent de constater qu’il n’y avait parfois simplement pas la température résiduelle nécessaire le soir pour la bonne croissance de la plante. « Qu’il y ait ou non des données sur la qualité du rendement, je ferai toujours la même chose parce que c’est tout nouveau pour moi. Même s’il y avait d’autres données antérieures, je voudrais quand même voir les miennes, parce que ce que je fais sur un terrain de rugby pourrait ne pas avoir le même résultat sur un terrain de rugby », ajoute-t-il.

 

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Des données qui profiteront à tous

Plus de 6 mois après la prise de ses nouvelles fonctions, Adam Witchell est toujours en phase d’apprentissage, comme le montre notamment sa gestion de l’humidité. A son arrivée, le groundsman s’était calqué sur les attentes du football et visait ainsi les 20 à 24 % d’humidité. Problème avec ces taux, la pelouse cède lors des mêlées et des mauls. Grâce aux données récoltées, il a pu rectifier le tir.

Ces données pourront également servir, à l’avenir, au staff et aux joueurs. C’est en tout cas un souhait d’Adam Witchell. « J’espère que, pour aller de l’avant, cela aidera à la récupération et au développement des joueurs. Si nous constatons que les joueurs ont des crampes à un certain moment pendant les matchs, nous pouvons également commencer à examiner la dureté, la traction et l’humidité. Et quand nous commencerons à les rassembler, je pense que nous commencerons à voir des données et des valeurs. Puis travailler avec le service médical et avoir une surface qu’ils peuvent utiliser et qui cause moins de blessures », conclut-il. La collecte de données ne fait que commencer.

Corentin RICHARD

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