Twickenham : L’entretien de la terre sacrée du rugby
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Le samedi 4 février marquait le début du Tournoi des Six Nations. L’occasion pour Gazon Sport Pro H24 de se pencher sur les six pelouses du tournoi, avec dans un premier temps Twickenham, le domicile du XV anglais.
Siège de la Fédération anglaise de Rugby, la Rugby Football Union, le stade de Twickenham est considéré comme un temple du rugby mondial. Construit en 1907 sur un terrain utilisé pour faire pousser des choux, ce qui lui a donné son surnom, « The Cabbage Patch » (le carré de chou), le terrain a rapidement troqué les légumes contre les graminées. Le stade situé à Londres est aujourd’hui le plus grand stade de rugby à XV du monde et le second d’Angleterre derrière Wembley. La qualité de sa pelouse doit être parfaite pour accueillir les matchs du XV de la Rose. Et c’est là toute la mission de Jim Buttar.
Un Head Groundsman d’expérience
Jim Buttar est le Head Groundsman de Twickenham depuis septembre 2019. Il bénéficie d’une large expérience des grands rendez-vous avec ses 11 années passées en tant que Head Groundsman et 3 années en tant que directeur adjoint de White Hart Lane, le stade de Tottenham. Durant cette période, il a notamment reçu le titre de jardinier de l’année en Premier League deux années de suite. Il a aussi occupé le rôle de directeur international du développement du gazon sportif pour l’entreprise Pro Pitch et a fourni des conseils aux associations et organisations sportives dans la livraison d’événements et de tournois majeurs (finale de l’UEFA Champions League 2018 et 2019, Euro 2020 à Budapest, Coupe du Monde des clubs de la FIFA et Coupe d’Asie 2019).
A Twickenham, il est accompagné par Ian Ayling, chef de terrain adjoint qui connait le stade comme sa poche pour y avoir travaillé 23 ans, et Andy Muir, le jardinier adjoint. Il marche en moyenne 16 km par journée.
La pelouse de Twickenham et son entretien
La pelouse de Twickenham a été refaite en 2012. Il s’agit d’une pelouse hybride de la technologie Grassmaster, composé de fibres de polypropylène injectées à 18 cm de profondeur, chacune espacées de 2 cm.
Dans une interview pour le site du stade anglais, Jim Buttar a détaillé l’entretien de Twickenham lors d’un jour de match. La journée débute vers 6h30-7h avec une inspection rapide du terrain pour l’équipe d’entretien. Il n’est pas rare que la pelouse reçoive des visiteurs de nuit, notamment des renards. Lors du tournoi des Six Nation en 2011, un canidé s’était invité sur la pelouse lors des hymnes nationaux.
Une fois l’inspection terminée, une double tonte est réalisée dans le sens de la longueur et de la largeur. Ensuite, le matériel (poteaux, coins d’en-but, drapeaux, etc.) est installé et les logos sont tracés. Lorsque le match est terminé, le matériel est retiré et la pelouse est tondue avec des tondeuses rotatives afin de ramasser les déchets. L’objectif est d’obtenir une surface propre après le match avant de déployer les lampes de luminothérapie, en privilégiant les zones qui ont été le plus sollicité lors du match.
Un manque d’ensoleillement problématique
Les tribunes, qui peuvent accueillir 82 000 spectateurs, plongent tout le terrain dans l’ombre l’hiver. D’où la nécessité d’avoir une lumière de substitution à l’aide des rampes de luminothérapie. Bien qu’elles soient une aide utile, elles restent moins efficaces que la lumière du soleil. « Parfois, nous pouvons considérer que nous traitons deux terrains distincts. L’extrémité Nord et Est ont un bon ensoleillement. Mais l’extrémité Sud et le flanc Ouest (côté tunnel) ont un ensoleillement limité toute l’année. Le soleil ne se couchera peut-être qu’à 20 heures en juin, mais le flanc ouest sera à l’ombre à partir de 13 h et le sud ne verra pas du tout le soleil », explique Jim Buttar.
La pelouse du stade est aussi équipée du chauffage au sol. Ce dernier est utilisé d’une part pour empêcher le terrain de geler, d’autre part pour favoriser la croissance du gazon en hiver. « Le rugby étant un sport d’hiver, le terrain est le plus utilisé pendant les mois où l’herbe ne pousse pas aussi vite qu’en été. L’équipe a toujours du mal à maintenir le terraine en bon état, et la météo est un facteur déterminant pour y parvenir », confie le Head Groundsman.
Jim Buttar et son équipe font au mieux pour s’adapter à la météo. « Même les meilleurs services de prévision ne sont pas toujours précis », lance-t-il. Et il est bien placé pour le savoir, lui qui en a 9 sur son téléphone.