IGOID, le groupe d’experts espagnol qui cherche le synthétique de demain

Catégorie : Recherche & innovation

En Espagne, le groupe IGOID réunit plusieurs experts de l’industrie des pelouses sportives avec l’objectif de trouver une alternative durable aux remplissages en polymères des gazons artificiels, qui seront interdits à la vente en 2031. Le Dr Jorge Fernando Garcia Unanue, professeur à l’Université de Castilla-La Mancha et fondateur et chercheur du groupe IGOID, nous en apprend davantage sur ses missions.

En 2031, dans le cadre de la réglementation européenne REACH, il ne sera plus possible de construire des terrains synthétiques avec des matériaux de remplissage en polymères. Si des alternatives sont déjà présentes sur le marché, il est important pour la filière de tester scientifiquement et mécaniquement les surfaces artificielles avec ces nouveaux matériaux de remplissage. En Espagne, c’est la mission du groupe d’experts IGOID, société spin-off de l’Université de Castilla-La Mancha.

Le groupe IGOID peut réaliser des tests au sein de son usine pilote de recherches sur les surfaces sportives. Tout son équipement est mis à la disposition de la communauté universitaire et de l’entreprise pour le développement de projets de recherche et l’exploitation industrielle. En outre, sa variété d’équipements permet de mener des recherches non seulement dans le domaine des surfaces sportives, mais aussi dans d’autres domaines tels que la performance sportive, la condition physique, la santé et l’activité physique.

Fondateur et chercheur du groupe IGOID, le Dr Jorge Fernando Garcia Unanue, professeur à l’Université de Castilla, a répondu à nos questions sur les missions du groupe et sa vision de l’avenir pour les pelouses sportives artificielles.

Pouvez-vous présenter le groupe IGOID ? Que signifie IGOID ?

IGOID est un groupe consolidé de recherche de l’Université de Castille-La Manche, avec une filiale axée sur le travail direct pour la société à travers une spin-off (société basée sur la technologie), IGOID-SPORTEC. Il travaille dans la R&D, la formation, le conseil et le contrôle de la qualité dans le domaine du sport, en particulier dans les surfaces sportives, la promotion sportive et l’analyse et la performance dans le sport.

L’acronyme vient de l’espagnol « Investigación en Gestión de Organizaciones e Instalaciones Deportivas », qui pourrait être traduit par Recherche dans les installations et les organisations sportives. Ce nom a été choisi en 2008, une époque où il y avait encore peu de recherche et développement dans ce domaine et très peu de références. Aujourd’hui, nous avons décidé de maintenir l’acronyme, bien que nos lignes de travail aient évolué.

 

Quelles sont les missions de ce groupe d’experts ?

Les membres du groupe se consacrent non seulement à générer des connaissances par la recherche, mais aussi au transfert direct de ces connaissances en collaborant avec des entreprises et des institutions au niveau international.

 

Combien de personnes se consacrent à trouver des alternatives de remplissage sur les terrains synthétiques ?

Le groupe de recherche compte plus de 30 personnes, dont des professeurs d’université, des chercheurs chevronnés, des chercheurs stagiaires, des techniciens et des professionnels dans divers domaines de soutien. Une partie importante d’entre eux travaille dans le domaine des surfaces sportives, mais la recherche sur les remplissages alternatifs n’est qu’une petite partie de notre travail. Actuellement, nous anticipons les développements dans les matériaux alternatifs basés sur l’économie circulaire et leur influence sur la performance de surface.

 

Pouvez-vous détailler le processus de recherche ? Comment cela fonctionne-t-il ? Quels tests ont été effectués ?

Notre caractéristique est de disséquer l’ensemble du processus de fabrication, d’installation et de fonctionnement d’une surface de sport, en mettant l’accent sur le confort et la performance des athlètes, ainsi que sur la durabilité de la surface. Par conséquent, nous travaillons sur l’ensemble du cycle de vie de la surface sportive.

  • Nous menons des recherches sur l’analyse de polymères recyclés et biosourcés qui servent de matériaux pour la fabrication de gazon artificiel.
  • Nous effectuons des tests de performance mécanique et biomécanique en laboratoire, ainsi que des tests d’usure, sur des structures en gazon artificiel à une échelle.
  • Enfin, nous soumettons des athlètes de différents niveaux à des tests standardisés sur des surfaces construites pour observer l’effet de la surface sur les utilisateurs.
  • Tout cela est accompagné en parallèle de tests standardisés pour caractériser les surfaces sportives tant en laboratoire qu’in situ.

 

Existe-t-il des alternatives ? 

À ce jour, il existe déjà plusieurs alternatives pour remplacer les microplastiques actuels. Il s’agit de stabiliser le marché et de perfectionner ces solutions de rechange : 

  • Terrains avec des matériaux de remplissage d’origine naturelle. Il en existe une grande variété en fonction de la disponibilité, des conditions météorologiques et des performances souhaitées pour la surface.
  • Terrains synthétiques sans remplissage, c’est-à-dire sans élastomères. Ils utilisent une base élastique de haute qualité sous le gazon, fournissant des fonctions biomécaniques de base. Encore une fois, cela dépend de la performance souhaitée.
  • Terrains synthétiques avec remplissages élastomères polymères recyclés, plus de 5 mm d’épaisseur. C’est l’option la plus innovante, nécessitant un peu plus de développement pour que le résultat final soit parfait, mais elle est considérée comme une bonne solution pour maintenir les avantages des élastomères à base de polymère.

En outre, tout ce qui précède peut-être combiné avec des mesures de confinement qui facilitent la collecte des migrations et des résidus.

 

Êtes-vous optimiste quant à 2031 et à l’interdiction des remplissages en polymère ?

Il est certain que l’industrie et les établissements de référence ont déjà effectué des recherches. Divers agents testent de nouvelles garnitures, tandis que d’autres optent pour différents types de fibres pour le gazon. Le changement aura un impact, en particulier sur les organisations qui devront entreprendre des efforts importants de soins et d’entretien qui n’ont pas toujours été réalisés auparavant.

Corentin RICHARD

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