[Débats d'idées] Franck Nicolas : "La nature s'auto-régule et crée sa propre chimie…"

Catégorie : Paroles d’experts

Nous poursuivons notre série de tribunes « zéro % phyto, 100% mytho? » avec, cette semaine, la réponse de Franck Nicolas, le Pitch Manager du Stade Louis II à l’AS Monaco.

Cette semaine, dans le cadre de notre série de tribunes sur la thématique du « zéro % phyto, 100% mytho?« , Franck Nicolas, le Pitch Manager du Stade Louis II à l’AS Monaco,explique qu’il faut dans un premier temps cadrer les champs d’action :

« Si cette question ne parle que des produits visant à éradiquer les insectes où les maladies telles que les insecticides ou les fongicides, je pense que dans ce contexte nous pouvons y arriver. Aujourd’hui, nous travaillons avec beaucoup d’alternatives d’engrais, à base d’algues par exemple, car elles ont le même pouvoir de fixation qu’un engrais traditionnel. Le but serait donc de réduire l’usage des engrais traditionnels avec ces produits alternatifs naturels”.

Ensuite, Franck Nicolas explique que plusieurs paramètres sont à prendre en compte et qu’il est donc difficile de répondre clairement à cette question :

Je pense qu’il faut prendre la question à l’envers. Si l’on considère la nature, elle n’a besoin de rien puisqu’elle s’auto-régule. De plus, en sachant que lorsqu’elle fait cette auto-régulation, lors de la décomposition des végétaux, elle libère du méthane, du sulfate ou encore des nitrates… Elle se crée sa propre chimie. Si on considère la chimie créée par l’homme et celle créée par la nature, il y a peut-être une alternative. Je ne pense donc pas que ce soit un mythe ni même une réalité. Nous devons faire le maximum pour aller dans le sens du « zéro phyto » quels que soient les spectres tels que les maladies, les insectes, les amendements ou autre« .

Parmi ces critères, il faut également tenir compte des exigences liées à la qualité de la pelouse et son esthétique :

Il faut tendre vers le zéro phyto mais je ne sais pas si, objectivement, en prenant en compte les standards élevés des instances du football et des joueurs, cela est possible. Les standards sont beaucoup plus élevés qu’il y a 30 ans de cela. Les exigences concernant la tonte sont déjà plus élevées et donc, il faut plus de rendement. Il suffirait que les instances du football et les joueurs, malgré ces standards élevés, décident de revenir en arrière afin d’éviter l’usage intensif des produits phytosanitaires, de l’eau, etc. En tout cas pour ma part, je fais mon maximum pour éviter la surdose ou la sur-utilisation de ces produits”.

redaction.gsph24atprofieldevents.com (Lucas Sanseverino)

Retrouvez les avis d’autres spécialistes concernant cette tribune :

[Débats d’idées] Gianni Casini, Head Groundsman de l’OGC Nice : « je crois que c’est impossible de faire du zéro phyto sur un stade, par contre … »

Alain Dehaye: « Si tous les acteurs de la filière jouent le jeu sans hypocrisie, on pourra progresser »

Alain Dehaye: « Faire du «zéro pesticide» est encore aléatoire pour garantir une efficacité totale sur l’année »

Louis Vandenborre,greenkeeper au Golf de Bressuire : « Le regard vis-à-vis des « phytos » a changé »

Romain Giraud, Natural Grass: «Le manque de connaissance sur certains nouveaux pathogènes rend difficile le contrôle des épidémies»

Joël Carol, greenkeeper du Golf de Falgos : « Le problème est avant tout un problème de comportement et de mentalité »

Romain Giraud, Natural Grass: « Le Zéro phyto est incompatible avec la qualité exigée actuellement »

Lucas Pierré, Golf national: « Le Zéro phyto, il faut s’y mettre dès maintenant »

François Brouillet, Président d’Hydraparts : « Acquérir la culture de la mesure pour mieux anticiper »

Laurent Princep, Greenkeeper du Golf de la Grande Motte : « Le zéro phyto peut être une réalité, à condition de ne rien imposer aux greenkeepers »

Rédaction GSPH24

Visitez nos
autres sites