Entretenir une pelouse de rugby en pleine sécheresse : les conseils de la RFU

Catégorie : Pratiques

En Angleterre, la Fédération anglaise de rugby (RFU), via son principal canal de communication avec les gestionnaires de terrain (RGC), a publié une liste de conseils pour entretenir les pelouses de rugby en pleine période de sécheresse. Gazon Sport Pro H24 fait le point sur les recommandations qui s’y trouvent.

L’été est arrivé, et sauf énorme surprise il devrait être aussi compliqué que le précédent pour le personnel d’entretien des pelouses sportives. L’Angleterre n’est pas épargnée. C’est d’ailleurs pour cela que la Fédération anglaise de rugby (RFU) a décidé, via son canal de communication auprès de tous les groundsmen de terrains de rugby inscrits (Rugby Grounds Connected), de fournir une liste de conseils pour entretenir une pelouse de rugby en pleine période de sécheresse.
Le document liste les bonnes pratiques dans deux cas de figure : lorsque le terrain se situe dans une zone qui n’est pas soumise à des restrictions d’arrosage, et lorsqu’au contraire la zone fait l’objet d’une interdiction d’arrosage.

Le document liste les bonnes pratiques dans deux cas de figure : lorsque le terrain se situe dans une zone qui n’est pas soumise à des restrictions d’arrosage, et lorsqu’au contraire la zone fait l’objet d’une interdiction d’arrosage.

 

Les zones sans interdiction

Il est préférable en zone de sécheresse, et ce même si les interdictions ne sont pas prononcées, de raisonner son irrigation. En ce sens, la RFU propose une liste de mesures visant à limiter les consommations d’eau et donc repousser d’éventuelles restrictions. Pour cela, 17 conseils sont proposés.

  • 1- Favoriser l’enracinement du gazon pour qu’il puisse atteindre une eau plus profonde. Cela passe par des décompactages en surface et en profondeur. Les aérations régulières peuvent aider, mais il faut garder en tête qu’elles peuvent également la vitesse de dessèchement du sol s’il n’y a pas de pluie.
  • 2- Augmenter la hauteur de tonte pour favoriser un enracinement plus profond
  • 3- Réduire la fréquence des tontes pour réduire le stress du gazon et le compactage
  • 4- Laisser les déchets de tonte autant que possible pour restituer nutriment et eau au gazon et réduire l’évaporation du sol.
  • 5- Gérer la fréquentation du terrain et les zones d’usure. La vitesse de récupération sera plus lente car la croissance de la plante ralentit à mesure qu’il fait chaud et qu’elle manque d’eau.
  • 6- S’assurer de l’état du matériel d’irrigation (fuites, tartre, obstruction) et de l’uniformité de l’arrosage.
  • 7- Appliquer l’eau à l’aide d’un équipement efficace.
  • 8- Ne jamais laisser un système d’arrosage statique alimenté par un tuyau sans surveillance.
  • 9- Appliquer une plus grande quantité d’eau mais avec un nombre d’arrosage plus réduit plutôt que d’appliquer la même quantité d’eau avec des arrosages plus courts mais plus répétés. L’eau pénètrera davantage en profondeur, les pertes par évapotranspiration.
  • 10- Utiliser la quantité d’eau nécessaire et contrôler sa pénétration. Appliquer l’eau lentement sur des sols argileux fissurés.
  • 11- Ne pas laisser l’eau stagner, si l’irrigation de se fait pas dans le profil, envisager un épandage.
  • 12- Ne pas arroser en pleine chaleur en journée, privilégier un arrosage tardif pour limiter l’évapotranspiration.
  • 13- Guetter les signes d’imperméabilité, prélever des carottes ou utiliser une bêche pour voir où va l’eau dans le profil.
  • 14- Envisager l’utilisation d’agents mouillants pour obtenir une distribution plus uniforme et profonde de l’eau dans le sol.
  • 15- Limiter l’évapotranspiration, en couvrant par exemple après l’arrosage du matin et en retirant la couverture le soir pour permettre au sol de respirer.
  • 16- Cibler les zones à arroser : il est peut-être préférable de garder une ou deux zones bien arrosées que plusieurs zones arrosées insuffisamment.
  • 17- Envisager des amendements qui retiennent l’eau.

 

Les zones avec interdictions temporaires

Dans les zones à restrictions d’arrosage, il est important de suivre les directives pour limiter la consommation en eau. Les travaux mécaniques (décompactage ou aération) peuvent cependant causer des dommages importants dans des conditions de sécheresse sans arrosage.

  • 1- Limiter l’usure du terrain en fermant l’accès aux terrains si nécessaire. Quand il y a des zones usées, rénover à la main ou reporter la rénovation à la fin de la sécheresse (ou de la saison).
  • 2- Eviter l’application d’engrais ou de pesticides qui pourraient stresser et brûler le gazon.
  • 3- Limiter l’utilisation d’engins, minimiser les tontes.
  • 4- Accepter le jaunissement du gazon
  • 5- Contrôler régulièrement la sécurité des terrains, tenir compte des risques de blessures, reporter les matchs si nécessaire.
  • 6- Profiter des précipitations : encourager l’infiltration tout en évitant l’aération (qui peut accélérer l’assèchement du sol)
  • 7- Capter l’eau de pluie sur les toits en installant des réservoirs aux chenaux (avec des déviateurs pour que l’eau s’écoule vers les égouts ou les puits perdus lorsque les réservoirs sont pleins). L’eau récupérée peut servir à arroser de petites zones de rénovation.
  • 8- Utiliser des couvertures pour ombrager le gazon et réduire le taux de séchage, mais éviter le stress thermique.
  • 9- Rechercher d’autres sources d’eau et demander une utilisation (en Angleterre, ce conseil n’est peut-être pas applicable en France).
  • 10- Envisager une demande de dérogation en dernier recours.

Agir après la sécheresse

Dès que les conditions de sécheresse sont passées, les rénovations peuvent débuter. Il est notamment possible de réensemencer le gazon si les températures le permettent. Enfin, la RFU conseille en conclusion « d’examiner la manière dont vous avez géré la sécheresse et les causes des problèmes d’approvisionnement en eau et réfléchissez à ce que vous pouvez faire différemment à court et à moyen terme pour aider à maintenir vos installations ».

Corentin RICHARD

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