Danemark : Comment DLF tente de s’adapter aux changements météorologiques

Catégorie : Actualités

Dans un entretien accordé au média danois Børsen Bæredygtig, Søren Halbye, le directeur général de DLF, a expliqué comment le semencier tentait de répondre au défi climatique en menant des recherches sur des graminées plus résistantes.

Photo : DLF Seeds.

Le changement climatique est devenu la préoccupation de tout un chacun. Pour de nombreux acteurs de la filière de l’entretien des pelouses sportives, le levier variétal est une des principales clés pour parvenir à un entretien durable et respectueux du climat. Dans cette optique, le rôle des semenciers et des sélectionneurs variétales est prépondérant. Et Søren Halbye, le directeur général de DLF, en est bien conscient.

L’entreprise danoise est l’un des leaders du marché de la semence et mène de nombreuses recherches pour trouver les solutions de demain. Surtout qu’au Danemark, comme dans de nombreux pays européens, la sécheresse a frappé fort. En effet, une grande partie de la Scandinavie connaît une fin de printemps particulièrement sèche, chose inhabituelle pour une région plutôt pluvieuse. Au Danemark par exemple, le mois de mai a été le plus sec jamais enregistré depuis 15 ans. « C’est la plus longue période sans précipitations jamais enregistrée depuis le 1er janvier 2006 », a indiqué l’institut météorologique national (DMI) à l’AFP.

Le secteur des semences est évidemment touché par ce contexte. « Certains pensent en fait que cela pourrait être un peu pire que 2018-2019, qui représente pour nous dans le secteur des semences de graminées l’une des années de sécheresse les plus dures que nous ayons connues » indique Søren Halbye au média danois Børsen Bæredygtig.

 

Des racines plus profondes pour résister à des conditions plus intenses

Face à des conditions climatiques qui sont amenées à se répéter à l’avenir, DLF doit trouver des graminées plus robustes, notamment pour les pelouses sportives et les golfs. Et pour cela, une attention particulière est portée sur les racines des plantes. En 2016, DLF, accompagné par des universités danoises et des entreprises, mène des recherches sur l’identification de variétés aux racines plus profondes, qui ont ainsi de meilleures conditions préalables pour faire face à la sécheresse. Une installation permettant de tester jusqu’à 600 lignes de plantes soumises à des tests de stress), et de photographier leurs racines jusqu’à trois mètres de profondeur, a été mise en place.

 

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D’après Søren Halbye, ces tests ont permis à DLF d’identifier des variétés avec une biomasse racinaire supérieure de 30 % par rapport à la moyenne et donc potentiellement plus résistantes à des climats plus rigoureux et aux conditions de sécheresse. « Les mêmes variétés ont montré une meilleure tolérance à la sécheresse, à la fois dans la plante mais aussi dans les essais sur le terrain, où nous examinons les performances », complète le directeur général du semencier. La tolérance à la sécheresse et au climat occupe une grande place au cœur du département de recherche et développement de DLF. Et cela devrait continuer. Outre ce facteur, DLF s’intéresse également à l’impact climatique des cultures. Et en ce sens, « le raisonnement est que les cultures avec une masse racinaire plus grande et plus profonde filtreront mieux le sol pour les nutriments tels que le nitrate et réduiront ainsi le bassin exposé au lessivage ou à l’évaporation sous forme d’oxyde nitreux », indique-t-il.

Corentin RICHARD

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