Niels Dokkuma : « Nous verrons beaucoup plus d’innovations dans les variétés et le développement de graminées »

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Agronome à la Royal Netherlands Golf Federation en charge du développement durable, Niels Dokkuma s’est exprimé quant à l’avenir du golf dans une interview accordée à Golf Sustainable.

Source : European Golf Association

Agronome à la Royal Netherlands Golf Federation, Niels Dokkuma est responsable de la gestion durable au sein de la fédération néerlandaise mais aussi de l’Association Européenne de Golf (EGA). Dans une interview accordée à Golf Sustainable, il livre sa vision de l’avenir du golf.

Comment seront les parcours de Golf dans 30 ans ? « Moins soignés, répond l’agronome. Concernant les ressources, peu importe que nous parlions de main d’œuvre, de sable ou d’autres ressources, nous verrons une disponibilité moindre combinée à une législation plus stricte, comme le développement de la biodiversité, le développement de la nature et l’utilisation de pesticides. Cela facilitera la transition vers un style de parcours de golf à moindre apport, dans lequel les niveaux de qualité seront davantage développés », explique-t-il.

L’utilisation des graminées évoluera nécessairement, notamment pour s’adapter au changement climatique. « Nous verrons davantage de parcours passer des agrostis (bent-grass) au bermuda-grass, car l’agrostis n’est pas durable dans des climats particuliers. Nous l’avons déjà constaté aux Etats-Unis ou dans le sud de l’Espagne, où certains parcours ne pouvaient pas maintenir leurs limites de façon durable […] Nous verrons beaucoup plus d’innovations dans les variétés et le développement de graminées », ajoute-t-il.

 

Quel avenir pour les intendants face aux ravageurs ?

En Europe, la législation tend à se durcir en matière de produits chimiques. Qu’il s’agisse d’insecticides ou de pesticides, l’utilisation de ces produits ne sera sans doute plus permise à l’avenir. Comment les greenkeepers pourront-ils faire face aux ravageurs et aux adventices ? En adoptant une gestion écologique davantage basée sur les données et en acquérant davantage de connaissances, une expertise nécessaire comme le démontrent les travaux du STERF dans les pays nordiques. Toutefois, cette nouvelle donne pourrait à l’avenir davantage creuser le fossé qui sépare les parcours haut de gamme des autres. « Nous verrons une plus grande différenciation des niveaux de qualité, plus qu’aujourd’hui. Les cours haut de gamme disposeront des ressources nécessaires pour appliquer la lutte intégrée contre les nuisibles, travailler avec des données et développer leurs connaissances pour faciliter leurs ambitions. Les clubs bas de gamme auront moins de ressources pour s’en occuper », prévoit-il.

Enfin, s’il était intendant d’un club de golf, il prendrait trois décisions pour un avenir meilleure : travailler sur l’environnement en surface et souterrain, « en s’occupant des causes et non des symptômes », communiquer et gérer les attentes, et enfin recueillir et analyser des données « car vous ne pouvez pas gérer ce que vous ne pouvez pas mesurer », conclut-il.

Corentin RICHARD

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