Julien Garbino : « Ces changements de climat nous poussent à dépenser beaucoup de matière grise ! »

Catégorie : Actualités

Dans un entretien accordé à Sud Ouest, Julien Garbino, jardinier de la Ville d’Agen et co-président de l’Association des Gestionnaires de terrains rugby élite (ANTRE), la filière doit s’adapter et se tourner vers de nouveaux gazons face au dérèglement climatique.

La filière de l’entretien des pelouses sportives doit faire face depuis quelques années au dérèglement climatique, et ce contexte n’est pas sans conséquence comme l’indique Julien Garbino, jardinier de la Ville d’Agen et co-président de l’Association des Gestionnaires de terrains rugby élite (ANTRE), dans les colonnes de Sud Ouest. « Le changement climatique a une incidence sur les terrains de sport. Depuis plusieurs années, nous constatons que l’herbe souffre, de la chaleur, de l’apparition de maladies qui n’étaient pas présentes dans nos régions. Cela prend de l’ampleur à l’heure où nous devons être raisonnables avec l’eau. Nous devons adapter notre travail à cet état de fait », indique-t-il.

Et pour s’adapter, l’Agenais estime qu’il faut se tourner vers de nouveaux gazons, différents du très utilisé Ray-Grass anglais. « Le Ray-Grass anglais est le gazon roi sur les terrains de sport. Mais aujourd’hui, il nous faut choisir des variétés qui résistent mieux. Nous diriger aussi vers d’autres gazons : chiendent, fétuque, plus tolérants aux fortes chaleurs. Nous avons aussi expérimenté le trèfle, qui permet un couvert végétal et préserve d’une évapotranspiration trop importante. Il est indispensable de travailler avec des gazons plus adaptés à la sécheresse, car ils sont aussi plus résistants aux maladies. Une plante qui souffre de la chaleur est beaucoup plus sensible à tous types d’agressions », ajoute-t-il.

Outre le choix des graminées, les nouvelles conditions climatiques ont également impacté l’agenda d’entretien du personnel. « Pendant de nombreuses années, nous faisions tous la même chose : mettre en œuvre les entretiens d’envergure annuels à la fin du mois de juin. C’est idéal pour le calendrier sportif, qui est au repos jusqu’à la mi-août, mais ce n’est pas le meilleur pour le cycle de la plante. Les fortes chaleurs estivales nous poussent à mieux respecter son cycle naturel et à procéder à ces entretiens l’automne. Ce n’est pas sans provoquer quelques tensions avec les clubs qui ont, bien sûr, des exigences sportives. Mais le terrain a aussi ses exigences naturelles. Il n’est reste pas moins vrai que ces changements de climat nous poussent à dépenser beaucoup de matière grise ! Il faut expérimenter, faire des tests, pour mieux répondre à l’enjeu », conclut-il.

Corentin RICHARD

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