Golf de Lourdes : Des brebis pour entretenir des roughs
Catégorie : Actualités
Le Golf de Lourdes a confié l’entretien de ses roughs à un troupeau de brebis lourdaise. Un moyen écologique d’entretenir une surface qui ne peut plus être traitée tout en mettant en avant le patrimoine naturel local.
C’est ce qu’on appelle un deal gagnant-gagnant ! Au Golf de Lourdes, l’entretien des roughs est désormais géré par…des brebis lourdaises ! Le directeur du complexe, Jean Doyer, est à l’initiative de ce projet qui, en plus d’être utile, est symbolique.
La Lourdaise est une race ovine en voie de disparition, qui fait l’objet du programme de conservation de l’UPRA ovine des Pyrénées Centrales. Pour l’anecdote, il s’agit selon certains de la race de moutons que gardait Sainte Bernadette avant l’apparition de la Vierge Marie.
Au golf de Lourdes, elles sont 28 à brouter les haut roughs, une zone qui ne peut plus être traitée avec des produits phytosanitaires depuis le 1er juillet 2022. Cette idée, venue au directeur lors d’une conversation, a très vite été considérée comme une opportunité. « J’ai rencontré un éleveur de brebis lourdaises qui souhaite réintégrer la race sur le secteur de Lourdes. L’été, les bêtes sont dans les montagnes. Elles redescendent l’hiver dans les plaines. Nous avons mis à peu près 4-5 ha pour les brebis. Nous avons fait de petits parcs dans lesquels elles broutent 3-4 jours. Ensuite nous faisons une rotation. Cela permet de faire du désherbage écologique plutôt que d’utiliser la débroussailleuse », explique Jean Doyer.
En plus d’économiser du carburant, du matériel et du temps, ce désherbage écologique silencieux se veut également très efficace sur un site particulièrement pentu et où les cailloux sont légion. Là où la débroussailleuse est inefficace, la brebis l’est, sans pour autant perturber le joueur.
Une race calme et des joueurs satisfaits
L’arrivée d’animaux sur le golf aurait pu faire des sceptiques, mais c’est tout le contraire. La brebis lourdaise a la particularité d’être discrète, peu bruyante et donc complémentaire à la pratique du jeu de golf. « Ce qui est bien avec la Lourdaise c’est que c’est une race très calme. Il y a peu de difficultés à gérer ces petits troupeaux. Leur présence est très bien perçue par les golfeurs, d’une part parce que c’est un animal apaisant, d’autre part parce qu’il fait du très bon travail. Le golf devient de plus en plus beau grâce aux brebis, et les habitués le voient. » Un véritable aspect esthétique apporté par l’animal qui se caractérise notamment par le peu de déchet laissé. « Lorsqu’on passe la débroussailleuse, il y a du déchet. La brebis met en valeur tout le relief, sans déchet végétal », poursuit le directeur. Un avantage non négligeable dans un golf où les pourtours des zones de jeu sont accidentés.
Bientôt des poneys dans les sous-bois
Silencieuse, apaisante et capable d’un désherbage de qualité à moindre coût, la présence de la brebis lourdaise sur le golf semble cocher toutes les cases. L’expérience devrait être reconduite, c’est en tout cas le souhait du directeur. « Les brebis vont rester au golf jusqu’au 10 avril avant d’être tondues et de partir à la montagne. L’objectif c’est que tous les ans le golf soit une étape pour l’éleveur. Au golf, les brebis sont sous surveillance perpétuelle grâce aux golfeurs. C’est un point positif pour l’éleveur », ajoute-t-il.
Cette idée en a appelé une autre. Les brebis vont rapidement être rejointes au golf par des Pottok, une race de poneys basques. Les Equidés vont en effet investir les sous-bois du golf dès le mois de janvier afin de piétiner les branches. Un système écologique cohérent qui tend à rendre la zone plus esthétique à moindre coût tout en rendant service aux éleveurs locaux.
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