Être greenkeeper
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La journée du 10 septembre est dédiée à l’ensemble des greenkeepers du monde entier. Bien que ce mouvement soit né en Angleterre, il me semble essentiel de mettre en lumière la filière française, reconnue pour son excellence dans le domaine du gazon sportif et des golfs. #ThankAGreenkeeperDay est l’occasion pour moi de rendre hommage à un métier que j’ai découvert il y a 2 ans et qui force respect et admiration.
Depuis maintenant plus de 2 ans et mon arrivée au sein de la rédaction de Gazon Sport Pro H24, je découvre chaque jour, et de plus en plus, le métier de greenkeeper. Qu’ai-je appris durant ces deux années au sujet de cette profession ? En premier lieu, j’ai appris que c’est un métier de l’ombre dont le travail fait pourtant briller les sportifs. Au fil de ces deux années, j’ai aussi découvert que le métier de greenkeeper ne se résume pas à tondre le gazon, mais qu’il est bien plus vaste et complexe. Mais j’ai surtout pris conscience qu’il s’agissait d’un métier passion qui force le respect mais souffre pourtant trop souvent de mépris.
De la même manière qu’il n’y a pas de jolis fruits sans un bon maraicher, il ne peut y avoir de beaux parcours de golf sans un bon greenkeeper. A l’inverse, un parcours de golf moyen ou mauvais ne veut pas pour autant dire qu’un greenkeeper est incompétent. Loin de là. Être greenkeeper, c’est aussi s’adapter. S’adapter à son climat et une météo qui ne se contrôle pas et se prédit de moins en moins. S’adapter à des règles contraignantes, parfois de bon sens, parfois adoptées sans concertation aucune. S’adapter aux moyens de sa structure et les compétences de son équipe. Être greenkeeper, c’est aussi accepter qu’on ne puisse pas toujours produire des parcours haut-de-gamme.
J’ai appris qu’être greenkeeper, c’est accepter de ne pas compter ses heures et parfois de négliger sa santé, aussi bien physique que mental. Accepter un train de vie que d’autres n’accepteraient pas. Être greenkeeper, c’est accepter de vivre de sa passion et de faire des sacrifices. C’est faire avec un stress quasi permanent car trop de choses à gérer et trop de personnes à contenter pour trop peu de reconnaissance.
Être greenkeeper, c’est aussi vivre avec son temps. Les machines évoluent, les méthodes également. Le savoir ne fait que s’agrandir, et être un bon greenkeeper c’est aujourd’hui connaitre l’agronomie, l’irrigation, la mécanique, la chimie, la biodiversité, et tant d’autres choses encore. Les contextes climatique et politique changent, les mentalités aussi. Être greenkeeper, c’est être pointé du doigt car « le golf c’est pour les riches » et « le golf ça pollue ». C’est parfois se réveiller et retrouver les zones de jeu sur lesquelles on travaille toute l’année complètement ravagées parce qu’encore une fois, « le golf c’est pour les riches et ça pollue » selon certains. En presque deux années, je n’ai croisé aucun greenkeeper qui n’aime pas et ne respecte pas la nature. Être greenkeeper, c’est être le gardien d’un écosystème complexe, un métier de passion et de sacrifice qui mérite toute notre reconnaissance.
Être greenkeeper, c’est toutes ces choses-là, et sans doute bien d’autres encore que je n’ai pas eu le temps de découvrir encore. Merci à tous les greenkeepers et intendants de France et d’ailleurs, pour leur travail essentiel et leur dévouement sans faille.