Entretenir les pelouses dans un climat désertique : les contraintes de Dubaï

Catégorie : Pratiques

Dans une interview accordée au magazine International Greenkeepers Gazette, Ben Corby, Head Groundsman de Desert Group, raconte les contraintes de l’entretien des pelouses sportives à Dubaï, entre contraintes d’horaires de travail et difficultés d’approvisionnement.

Source : Ben Corby, International Greenkeepers For Hire

Créé par Bradley Tennant dans le but de partager des connaissances sur le monde du greenkeeping, l’association International Greenkeepers For Hire (IGFH) met régulièrement ses membres en avant au travers d’articles et d’interviews. Certains ont un parcours atypique, et c’est notamment le cas de Ben Corby. Ce dernier est Sports Turf Manager au sein de Desert Group, une entreprise spécialisée dans les espaces verts en milieu désertique.

Ben Corby a rejoint Desert Group en 2006 après plusieurs expériences en tant que greenkeepers dans des golfs américains et britanniques. A la recherche d’un environnement de travail plus chaud, il rejoint Desert Group et déménage à Dubai. Il a participé à des événements internationaux majeurs tels que la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2009/10 et 2017/18, la Coupe du Monde U17 de la FIFA 2013, la compétition IRB Dubai International Rugby 7 chaque année depuis 2006, Gulf Cup Bahrain 2013 et AFC Asian Cup UAE 2019.

Il livre quelques anecdotes concernant l’entretien des pelouses en Arabie-Saoudite, dans un climat compliqué.

 

Arrosage en plein match et chameaux sur la pelouse

L’une des principales difficultés réside dans la langue parlée. Ce qui a pu créer quelques erreurs. « Notre jardinier avait décidé de suivre à la lettre les horaires qui lui ont été envoyés pour l’arrosage à la mi-temps et n’a pas vérifié le scénario du match depuis la salle des pompes. La première période a un peu débordé, et l’arrosage s’est déclenché alors que les joueurs jouaient », se rappelle Ben Corby.

Il poursuit ses anecdotes en racontant la fois où un hélicoptère a été utilisé pour désengorger un terrain. « Nous avons organisé un événement FIFA et il a beaucoup plu pendant 2 jours, tous les terrains étaient inondés d’eau en surface et les équipes devaient commencer à s’entraîner. Quelques appels ont été passés et nous nous sommes retrouvés avec un hélicoptère survolant la surface essayant d’évacuer l’eau de surface », raconte-t-il.

Presque aussi insolite, Ben Corby a vu des chameaux envahir l’une des pelouses dont il s’occupe. « Je faisais quelques inspections de terrain et puis des chameaux ont commencé à arriver sur le terrain, tous équipés de sièges. Cela a fini par être un essai pour voir si le polo chameau pouvait être joué sur les terrains de sport sans trop de dégâts », plaisante le Sports Turf Manager.

 

De très hautes exigences dans un contexte difficile

Difficile de travailler dans un climat désertique où les températures peuvent être extrêmement élevées. « Nous avons une règle du ministère sur les heures de travail d’été de 3 mois qui n’autorise pas le travail à l’extérieur de 12h30 à 15h00. Cela aide certainement notre équipe mais comme vous pouvez vous en douter, la productivité est en baisse car c’est encore assez brutal en dehors de ces heures. Tout ce qui est piéton est une grande demande pendant ces mois », détaille-t-il.

Outre les contraintes climatiques très prononcées dans cette région, Ben Corby et son équipe doivent aussi faire face à des exigences très élevées et d’autres contraintes. « Je suis sûr que c’est la même chose dans la plupart des endroits, mais dans cette région, ils s’attendent à ce que tout puisse être fait en un instant, surtout lorsqu’on peut y jeter de l’argent. Les machines/produits ne sont pas toujours disponibles dans le pays, nous devons donc sortir des sentiers battus pour accomplir le travail et obtenir les résultats requis », explique-t-il.

 

Corentin RICHARD

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